De la philo, des robots et des effets spéciaux
Bienvenue dans cette nouvelle édition de GENERATIVE, la newsletter qui creuse l’actualité et les outils de l’intelligence artificielle générative !
Sommaire
Les news de la demi semaine
Wonder-Ful : mes premiers tests avec le fabuleux logiciel Wonder Studio
Et toi, tu fais quoi avec l’IA ? Jérôme Lecoq, philosophe praticien, nous parle de son utilisation de chatGPT
Les news de la demi-semaine
AI in the sky with diamonds
Cinquante ans après la séparation des Beatles, une intelligence artificielle a permis de recréer de nouvelles chansons du groupe, donnant l'impression qu'elles ont été enregistrées à l'époque. Le créateur de la chaîne YouTube Dae Lims a utilisé l'IA pour modifier des chansons de Paul McCartney et Ringo Starr, ajoutant les voix manquantes des autres membres du groupe. Cependant, plusieurs de ces vidéos ont été supprimées en raison de réclamations de droits d'auteur. Dae Lims a été contacté par plusieurs labels et espère pouvoir remasteriser des titres officiellement grâce à l'IA à l'avenir.
J’ai écouté les titres, c’est assez ressemblant mais à mon humble avis de modeste connaisseur de la discographie des 4 garçons dans le vent, ça manque de l’inspiration qui différencie une face B d’un tube interplanétaire. A écouter pour la culture générale.
Biaisé
Dans une tribune publiée par Le Monde, Laurence Devillers, professeure à la Sorbonne-Université, met en garde contre l'amplification des biais de genre par les systèmes d'intelligence artificielle.
Selon elle, l'IA, fondée sur l'apprentissage des régularités statistiques, risque de reproduire et d'exacerber les discriminations existantes. Elle souligne que les rôles et stéréotypes de genre sont acquis par l'éducation et la socialisation, et que les métiers de l'IA sont souvent considérés comme des métiers d'hommes. Devillers appelle à une réglementation urgente pour briser ce cercle vicieux. Elle souligne également que les grands modèles de langage, comme ChatGPT, peuvent réécrire nos connaissances et amplifier nos stéréotypes, malgré leur capacité à produire des textes qui semblent humains.
Cet article fait écho à l’excellent podcast Comptoir IA que j’écoutais récemment et dans lequel l’invité expliquait que les LLM comme chatGPT sont entrainés sur des données issues de Common Crawl, un référentiel de données internet, en langue anglaise pour près de la moitié des données, et produites très majoritairement par des individus de sexe masculins blancs.
Ce constat, c’est celui d’une sous-représentation des autres langues que l’anglais, de points de vue féminins et d’une faible diversité ethnique. Avec un risque d’accélération de la déconnexion entre les gens issus de cultures qui n'ont pas eu l'opportunité de générer des contenus internet sur lequel sont entraînés les IA, et les populations masculines anglophones des pays occidentaux.
ChatCompliqué
Selon un sondage Ifop pour Talan, 72% des personnes estiment ne pas avoir les compétences nécessaires pour utiliser ChatGPT, Bing ou Midjourney. Malgré ces réticences et difficultés d'utilisation, 68% des sondés avoue utiliser les outils d’IA génératives en secret pour des tâches professionnelles.
L'étude souligne le besoin de formation et de sensibilisation aux enjeux de ces technologies. 51% des sondés pensent que les établissements d'enseignement devraient enseigner l'utilisation de ces IA. En dépit des défis, 74% des Français voient dans les IA génératives une nouvelle révolution industrielle, bien qu'il existe un écart générationnel dans leur utilisation. En effet, 45 % des 18-24 ans utilisent l’IA générative, contre seulement 18 % des 35 ans et plus.
Uber Bots
Uber Eats s'associe à Serve Robotics, une start-up spécialisée dans la livraison autonome, pour déployer jusqu'à 2000 de ses robots dans plusieurs marchés aux États-Unis.
Cette collaboration fait suite à un projet pilote réussi à West Hollywood l'année dernière. Les livraisons par robot Uber via Serve ont augmenté de plus de 30% d'un mois sur l'autre, avec plus de 200 restaurants participants à Los Angeles. Serve affirme que ses robots de trottoir sont capables d'une autonomie de niveau 4, c'est-à-dire qu'ils peuvent gérer tous les aspects de la conduite sans intervention humaine. La start-up a également piloté des programmes avec Walmart en Arkansas et Pizza Hut à Vancouver.
Circulez, IA rien à voir
Apple, lors de sa récente keynote WWDC 2023, a brillamment intégré l'IA à ses produits sans jamais prononcer le terme “IA”.
Préférant "Machine learning", la firme a dévoilé des produits impressionnants comme l'Apple Silicon Mac Pro et l'Apple Vision Pro. L'IA y était pourtant omniprésente, améliorant l'autocorrection et la dictée sur iOS 17 grâce à un modèle de langage "transformer". Par ailleurs, Apple a lancé une nouvelle application, Journal, qui utilise l'IA pour des suggestions d'écriture personnalisées. Enfin, l'Apple Vision Pro utilise l'IA pour créer un avatar 3D de l'utilisateur.
Bref, on fait de l’IA sans dire qu’on fait de l’IA, ça permet d’esquiver les questions polémiques en conférence de presse.
QR Code 4.0
Un utilisateur de Reddit a utilisé l'intelligence artificielle Stable Diffusion pour transformer de simples QR codes en œuvres d'art.
Ces QR codes, qui semblent inspirés de l'art japonais, sont entièrement fonctionnels et peuvent être scannées avec un smartphone, renvoyant vers un site web fonctionnel. L'intelligence artificielle pourrait donc offrir de nouvelles possibilités pour personnaliser l'utilisation des QR codes et se démarquer des traditionnels carrés noirs sur fond blanc. Jugez plutôt
Quoi de neuf docteur ?
Selon une étude menée par la Grossman School of Medicine de New York, un nouveau modèle d'intelligence artificielle, NYUTron, est capable de prédire avec précision les complications médicales avant même les médecins. Le logiciel, testé dans plusieurs hôpitaux partenaires, a été développé à partir de millions d'observations médicales. Il a réussi à prédire à 95% le décès de patients avant leur sortie de l'hôpital, à 80% les réadmissions dans le mois suivant la sortie, à 79% la durée d'hospitalisation et à 89% les cas de pathologies additionnelles. L'IA ne remplacera pas la relation patient-médecin, mais aidera les médecins à prendre des décisions plus éclairées.
“Tais-toi et génère”
L'Union européenne prépare un texte pour encadrer les contenus générés par l'intelligence artificielle. Les géants du numérique sont appelés à développer des outils pour détecter automatiquement ces contenus et à créer un système de labellisation pour signaler leur nature artificielle.
Věra Jourová, vice-présidente de la Commission européenne, a déclaré que ces efforts doivent être menés par les signataires du code de bonnes pratiques de 2022 en matière de désinformation. Elle a également souligné que les machines n'ont pas de droit à la liberté d'expression.
Alpha Anything
Vous vous souvenez d'AlphaZero, cette IA de DeepMind qui a commencé à dominer le monde des jeux comme le Go et les échecs ? La série Alpha est de retour, mais cette fois pour toutes sortes d'autres tâches.
Pour commencer, le même AlphaZero analyse les centres de données et alloue les ressources de manière bien plus efficace (de l’ordre de 20 %). Un autre MuZero compresse les vidéos YouTube d'environ 4 % (A l’échelle des 800 millions de vidéos sur YouTube, c'est énorme).
Mais la star est AlphaDev, qui a découvert des algorithmes de tri plus rapides grâce à une approche totalement nouvelle (comme AlphaGo avait terrassé la champion du monde de Go Lee Sedol en 2016 avec, entre autres, des ouvertures non théorisées par les humains) Il n'a pas cherché à optimiser les algorithmes existants, il a changé de paradigme.
C’est ce genre d’approche innovante et intellectuellement disruptive qui rend l’IA si passionnante de mon point de vue.
“Ok Google, teach me AI”
Google a lancé dix cours d'apprentissage sur l'IA générative pour aider à la formation des futurs professionnels du secteur. Ces cours gratuits se concentrent sur les différences entre l'IA et l'apprentissage automatique, une introduction à la plateforme de formation en apprentissage automatique de Google, Vertex AI, et l'éthique autour du développement responsable de l'IA.
Cette initiative intervient alors que le Bureau américain des statistiques du travail prévoit une augmentation de 36% des rôles de data scientist d'ici 2031. Les cours sont accessibles ICI
On a tous droit au meilleur
Carrefour lance Hopla, un chatbot basé sur ChatGPT, pour faciliter les courses de ses clients. Le chatbot, disponible sur le site de Carrefour, aide les clients à composer des paniers de produits en fonction de leur budget, de leurs contraintes alimentaires et de leurs idées de menus.
Il propose également des solutions anti-gaspillage. En outre, Carrefour a utilisé l'IA générative pour enrichir les fiches produits de sa marque, avec plus de 2000 nouvelles fiches produits mises en ligne. À long terme, Carrefour envisage d'utiliser cette technologie pour toutes ses fiches produits.
Vous pouvez l’utiliser en tapant “assistant” dans la barre de recherche sur la home page du site Carrefour.fr. Après un test de l’outil, seules les rquêtes alimentaires sont acceptées
Je lui ai ensuite demandé une liste de légumes de saison et il m’a sorti une liste de 22 légumes de saison en 3 secondes chrono. On peut également lui demander des recettes avec des ingrédients au choix, et il s’exécute prestement.
Une bonne première impression, qui préfigure des chatbots du futur sur la totalité des sites marchands, en attendant les avatars humains motorisés par des chatbots.
ChatGpipeauté
Mark Walters, un animateur de radio américain, poursuit OpenAI en justice après que ChatGPT ait affirmé à un journaliste qu'il détournait des fonds d’une organisation à but non lucratif pour les droits des armes à feu.
Walters a déposé une plainte pour diffamation, probablement la première du genre, alléguant que ChatGPT a nui à sa réputation. Bien que prouver en justice que le chatbot a porté atteinte à la réputation de Walters soit probablement un défi, cette poursuite pourrait néanmoins créer un précédent juridique et raviver les débats autour des “hallucinations” des modèles de langage.
2e hypothèse : chatGPT est contre les armes à feu et a entrepris de faire emprisonner tous ses plus farouches partisans ? J’ai une idée de scénario tout à coup…
The Frost
Le court-métrage "The Frost" ci-dessous est prétendument entièrement produit avec des outils d'IA générative. Réalisé par Waymark, une société de création vidéo basée à Detroit, le film utilise DALL-E 2 d'OpenAI pour générer chaque image de chaque plan. L'outil D-ID a ensuite été utilisé pour animer ces images, pour faire cligner les yeux des personnages et remuer les lèvres.
J’ai écrit “prétendument” car à vue de nez, je dirais que certaines animations ont été réalisées à la main dans un logiciel de compositing type Adobe After Effects. Le résultat n’en n’est pas moins intéressant, d’autant plus qu’un soin tout particulier a été apporté au sound design du film. L’autre point intéressant est que le style visuel du film reste constant, contrairement aux habituelles vidéos AI generated qui ont tendance à “clignoter” avec un style visuel différent à chaque image.
Wonder-Ful
Après des semaines d’attente, j’ai enfin eu accès à la bêta fermée de Wonder Studio, le logiciel de VFX grand public motorisé par l’IA dont j’ai déjà parlé dans GENERATIVE.
Après quelques tests, je demeure fasciné par la facilité d’utilisation du soft (littéralement 4 clics pour créer un rendu 3D. En dépit de quelques bugs d’affichage ça et là (qui me semblent normaux sans détourage manuel du sujet), le résultat est spectaculaire.
Pour ces premiers tests, j’ai choisi une séquence du spectaculaire “1917” de Sam Mendes, ainsi qu’une video 360 que j’ai tourné à la montagne en janvier dernier
J’ai également eu accès à Gen-2 de Runway Research, un prompt-to-video très surprenant. Je vous en reparle plus en détails très bientôt.
Et toi, tu fais quoi avec l’IA ?
Cette semaine j’ai le plaisir d’interviewer Jérôme Lecoq, philosophe praticien. Jérôme aide ses clients à développer leurs compétences de pensée par un dialogue socratique qui se fait sous forme de consultation individuelle ou d'atelier de groupe. Jérôme est un utilisateur éclairé de chatGPT. Il nous en parle :
Bonjour Jérôme, peux-tu m'expliquer concrètement ce que tu fais avec ChatGPT ? L'utilises-tu dans le cadre de tes activités professionnelles ?
J'utilise ChatGPT au quotidien comme un compagnon de réflexion, comme un outil de créativité et comme un assistant professionnel.
Je l'utilise par exemple pour tester mes idées d'articles philosophiques, pour voir ce qu'il répondrait et souvent il y a des idées intéressantes. Non pas qu'elles soient originales mais il a tendance à foisonner très rapidement donc cela donne un point de départ pour la réflexion, pour partir du "sens commun" puisque c'est un peu une synthèse de sens commun universel "tendance anglo-saxonne woke".
Je l'utilise pour tester ses capacités réflexives : je lui donne à faire les mêmes exercices que je donne à mes clients et je dois dire qu'il s'en sort pas mal en argumentation. Le problème principal est qu'il répète souvent les mêmes idées mais avec des mots différents donc il a du mal à distinguer les concepts entre eux, il est souvent dans la nuance sémantique subtile mais ne se rend pas compte qu'il se répète ou se contredit parfois. Mais dans l'ensemble il m'impressionne en tant que philosophe novice.
J'ai tenté de voir s'il pouvait me concurrencer en tant que Socrate, et je l'ai d'ailleurs testé en atelier en groupe en live. Là j'ai vu très vite ses limites. Autant il est fort en tant que répondant, autant il est médiocre (mais c'est déjà une prouesse) en tant que questionneur.
Déjà il a beaucoup de mal à ne faire qu'une seule question et quand il y parvient ce sont des questions à rallonge qui sont des affirmations déguisées. Par ailleurs on voit qu'il ne montre pas d'intérêt pour l'auteur de la question (mon travail est de questionner une personne à partir de sa question pour la faire réfléchir sur elle-même) mais plus pour le thème dont il est question. Il part “ailleurs” par des associations d’idées mais ne reste pas sur un concept pour l’approfondir, pour creuser : il fonctionne en extension plutôt qu’en intension. Ou alors il essaie tout de suite de “résoudre le problème” de la personne en la conseillant ou en la réconfortant ce qui n’est pas ce que je lui demande.
On peut dire que son côté “woke”, bienveillant et bavard, l'empêche de questionner rigoureusement une personne. Donc ce n'est pas encore demain qu'il me piquera mon boulot.
En revanche, comme outil de sérendipité il est très fort car jamais à court d'idées : je lui demande par exemple des idées pour écrire des articles autour de tel thème ou pour faire des vidéos originales à partir d'une compétence particulière. C'est un très bon mixeur, hybridateur d'idées. Et évidemment il a une connaissance encyclopédique donc je lui pose aussi des questions techniques que je pourrais aussi bien poser à Google. Comme évidemment j’ai une bonne culture générale, je vérifie s’il me donne une citation qui me parait bizarre (il invente des choses parfois, il hallucine). Mais comme je ne suis pas un académique je me soucie peu de la véracité de la citation d'un auteur : s'il ne l'a pas dit, il aurait pu le dire et l'important est que cela suscite la réflexion chez autrui.
Que te permet-il de faire que tu ne faisais pas avant ? Quelle est sa valeur ajoutée ?
Il m'aide aussi pour inventer de nouveaux exercices pour mes clients. Par exemple je lui demande : “trouve moi un conte de la tradition européenne et trouve moi 10 questions à poser sur ce conte afin de faire réfléchir mes clients aux motivations des personnages et sur l’existence en général”. Il m'a fait le boulot pour "La Belle et le Bête" par exemple et je pourrais l'utiliser presque tel quel. C'est un formidable outil pédagogique pour inventer des exercices donc les enseignants devraient à mon avis sauter dessus, peut-être plus que les élèves qui ont plutôt à y perdre puisque ils doivent développer leurs connaissances et leur réflexion par eux-mêmes et la tentation est forte de se reposer entièrement sur l'outil. C’est comme pour le calcul mental avec les calculatrices qui ont été interdites à l’école mais je crois que cela a fait malgré tout du tort aux jeunes élèves quant à leurs compétences en calcul mental.
Il m'arrive aussi de lui poser des questions pour qu'il m'aide à mieux me comprendre moi-même, un peu comme mon psy, puisque parfois je fais ou dis des choses qui me surprennent moi-même. Comme je suis philosophe praticien et prétend faire réfléchir les gens sur eux-mêmes et leur faire travailler leurs compétences de pensée, la moindre des choses est que je le fasse sur moi-même. ChatGPT me donne des pistes pour expliquer certains comportements où je peux me reconnaître et mieux prendre de la distance avec mes propres réactions. Je me fais des auto-consultations philosophiques et il me donne des idées pour expliquer mes propres motivations qui me sont parfois opaques.
Enfin je l'utilise également en combinaison avec MidJourney. Je demande à ChatGPT de compléter mes prompts pour illustrer des articles que j'ai écrits par des images créatives. Mais c’est encore moi qui écris mes articles car il n’a pas de parti pris, il ne s’engage dans rien, ne prend pas position et donc ses articles ont un côté bon élève fade, calé mais barbant.
Il m'aide aussi pour la rédaction de messages commerciaux car il met plus les formes que moi et me permet de formaliser des messages récurrents qui sont pénibles à écrire. Il peut aussi faire des annonces ou des invitations pour les ateliers que j'organise. Il est fort pour “faire de la mousse” et en “rajouter des tonnes”.
Donc je dirais que cet outil m'apporte de la créativité en me suggérant des idées parfois originales mais toujours nombreuses, il m'aide pour faire des traductions vers l'Anglais, pour synthétiser des textes, pour ajouter des exemples aux idées que je développe, pour catégoriser des paragraphes et ainsi les structurer.
C'est un outil amusant parce qu'on est toujours curieux de ce qu'il va répondre donc cela simule une forme d'altérité. Pour moi qui travaille seul c'est une aide très appréciable.
Il me permet d'entamer des tâches pour lesquelles j'avais la flemme. Par exemple, inventer un exercice est fastidieux parce qu'il faut chercher des matériaux pertinents, inventer des questions, trouver des exemples...il faut tout cela instantanément donc c'est assez magique. Même si je jette la moitié de ce qu'il fait, cela me stimule pour faire la tâche entièrement.
Comment vois tu l'avenir de ce point de vue ?
Je ne peux que voir un très grand avenir pour ce genre d'outil puisqu'il ne peuvent que devenir meilleurs, plus savants, plus pertinents, plus puissants. Je pense qu'à terme ils pourront remplacer la plupart des tâches intellectuelles des êtres humains qui devront être des surveillants des systèmes, un peu comme les pilotes de ligne peuvent ne plus piloter les avions mais se contenter de surveiller le travail du pilote automatique. Mais il faut toujours un humain pour juger de la pertinence du travail même si parfois l’élève dépasse le maître. C’est toujours le pilote qui est responsable de ses passagers et qui devra rendre des comptes.
C'est un outil qui risque de complètement remplacer ceux qui ne se donnent pas la peine de penser par eux-mêmes. Pour les autres il faudra qu'ils développent leurs compétences de pensée (avec des gens comme moi) s'ils ne veulent pas finir comme les humains de Wall E.
Je pourrais faire un parallèle avec l'essor des machines : on aurait pu penser que les humains deviendraient fainéants et obèses puisqu'ils auraient remplacé tous leurs efforts physiques par des machines. Pourtant c'est la pratique du sport qui s'est développée en parallèle notamment chez les aristocrates anglais à la fin du 19e siècle (comme on le voit dans le film "Les chariots de feu" qui ont compris que c'était un outil d'épanouissement personnel. J'espère que les esprits éclairés feront de même pour l'esprit justement et considèreront que les facultés de réflexivité font partie de notre humanité et de notre épanouissement et que nous perdrions énormément à les déléguer sous prétexte que des machines sont plus performantes que nous, car si elles ne le sont pas encore elles le deviendront.
Merci Jérôme.
Jérôme a publié 2 ouvrages (“La pratique philosophique : Une méthode contemporaine pour mettre la sagesse au service de votre bien-être” et “ Et si Socrate revenait...” ainsi que de nombreux articles publiés sur le blog de son site : www.dialogon.fr
Nous arrivons à la fin de cette édition, j’espère que la lecture vous a plus et/ou aura été instructive. Je vous souhaite un excellent weekend, n’hésitez pas à me faire des retours en commentaires ou à me contacter, je suis disponible pour tout projet de création assistée par l’IA, de formation ou de conférence sur l’IA générative.
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J'ai bien aimé la réflexion qui nous imagine finir comme les humains de Wall E. Entre ça ou finir opprimés par des Terminators, mon coeur balance 😉