Des souvenirs, des news et de l'IA
Je dédie l'édition d'aujourd'hui à la mémoire de mon père, disparu trop tôt, un 31 mai. C'est lui qui m’a offert mon premier ordinateur (un Amstrad CPC), m’emmenait dans les salles d’arcade le week end, m’a transmis sa passion pour le cinéma grand public et le cinéma d’auteur, les finesses de la variante du dragon de la défense sicilienne, la technique de la fourchette au flipper, les matches de 5h à Roland Garros, les trajectoire de freinage au karting, m’a parlé du bitcoin en 2012 (hélas, je n’avais alors rien écouté), me trainait dans les musées parisiens en m’expliquant l’histoire de l’art, et plein d’autres choses encore.
Je suis persuadé qu’il aurait entretenu une relation très intéressante avec l’IA générative, quelque part entre la fascination et l’angoisse. Et qu’il n’aurait pas été le dernier à utiliser chatGPT.
Sommaire
Cette semaine, l’actualité est comme d’habitude : d’une impressionnante densité.
Je reviens sur le meetup comptoir IA de cette semaine, auquel j’ai eu le plaisir de participer, et j’interviewe les créateurs de “la Fresque de l’IA” qui nous expliquent en détails leur démarche.
Sans plus tarder, let’s go !
Au fait…
On me dit souvent que si on associe volontiers mon nom à l’IA générative, on ne sait pas précisément ce que je fais avec cette technologie.
Je forme des profils communicants et créatifs aux outils d’IA génératif (chatGPT, Copilot, Midjourney, Firefly, Génération de vidéo, génération de voix et de sons).
Pas plus tard qu’hier encore, je formais une agence parisienne à Midjourney.
Je créé également des contenus visuels (image, vidéo, sons) avec l’IA. Cette semaine également, je collabore avec une grande marque française de vêtements outdoor sur des visuels pour leur prochaine campagne. Je vous en reparle prochainement.
Si vous voulez travailler avec moi, envoyez moi un mail à : gilles.guerraz@nextrend.fr
Ou contactez moi via Linkedin.
Les news de la semaine
Turing inversé
Une vidéo originale est récemment apparue dans mes feeds : il s’agit d’un test de Turing inversé où des personnages non-joueurs (PNJ) basés sur l'IA tentent de deviner qui est l'humain parmi eux. Les personnages incluent Aristote (GPT-4), Mozart (Claude 3 Opus), De Vinci (Llama 3), et Cléopâtre (Gemini Pro).
Une expérience surprenante. Regardez si vous avez 6mn devant vous :
All in one
Meta développerait dans l’ombre un nouveau modèle appelé "Chameleon", conçu pour rivaliser avec ChatGPT-4. Ce modèle multimodal avancé, partageant des similitudes avec Gemini de Google, fusionne l'apprentissage à partir d'images, de codes et de textes. Bien qu'il n'y ait pas de confirmation sur sa diffusion publique, il pourrait potentiellement être open-source, suivant la récente tendance de Meta d'ouvrir l'accès à ses technologies.
Les plateformes GEN AI “All in One” seront elles la prochaine tendance ?
Perplexity 2.0
Perplexity continue à faire parle de lui avec la fonctionnalité “Pages” qui permet aux utilisateurs Pro de transformer leurs recherches en articles visuellement attrayants. Ce service offre des images formatées et des sections organisées pour simplifier la création de contenu approfondi et partageable. Actuellement disponible uniquement sur ordinateur pour la création, les Pages peuvent toutefois être consultées sur mobile.
La pluie et le beau temps
Des modèles récents, comme FourCastNet et Pangu (créé par Huawei), ont radicalement amélioré la capacité de prédiction atmosphérique jusqu'à dix jours à l'avance. Ces modèles sont rapides et moins coûteux que les méthodes traditionnelles, utilisant des superordinateurs, et permettent une augmentation substantielle du nombre de simulations possibles. Une avancée potentiellement intéressante pour de nombreux secteurs, notamment l'agriculture et la réduction des catastrophes naturelles.
“Play that funky music”
Google Gemini, l'assistant IA de Google, s'intègre désormais avec YouTube Music, permettant aux utilisateurs de contrôler la lecture musicale directement à travers l'assistant. Cette nouveauté, annoncée lors de la Google I/O 2024, ajoute à Gemini la capacité de lire de la musique, de rechercher des titres, albums, ou playlists spécifiques sur YouTube Music. Les utilisateurs peuvent demander à Gemini de jouer des morceaux spécifiques, découvrir de la musique par genre, ou démarrer une station radio basée sur une chanson, améliorant l'interactivité et l'accès aux contenus musicaux.
Je parie que la prochaine générations d’iOS et Android proposeront nativement cette fonctionnalité.
Essayage virtuel
La startup ViViD ambitionne de révolutionner l'essayage virtuel vidéo grâce à une technologie qui permet de transférer des vêtements sur des vidéos de personnes de manière réaliste. Les applications potentielles sont nombreuses : défilés de mode virtuels, intégration dans l'e-commerce, filtres d'essayage sur les réseaux sociaux... ViViD ouvrirait-il de nouvelles perspectives pour l'industrie de la mode et du divertissement ?
Show me the money
Des chercheurs de l'Université de Chicago ont testé GPT-4 d'OpenAI en analyse financière, révélant sa supériorité sur les analystes moyens pour prédire les bénéfices des entreprises. Sans formation spécifique, GPT-4 a atteint une précision de 60 % dans la prédiction des bénéfices futurs, un chiffre supérieur à la fourchette de 53/57 % des prévisions des analystes de chair et d’os. ouvrant des perspectives pour démocratiser l'analyse financière et détecter des opportunités d'investissement.
Les analystes financiers doivent-ils s’en féliciter ou s’en inquiéter ?
Je n’ai pas la réponse à cette question
Sorry Sam
Sam Altman, PDG d'OpenAI, a présenté des excuses suite à la révélation de conditions de départ sévères pour les anciens employés, qui incluaient la signature de clauses de non-dénigrement sous peine de perdre leurs actions. Cette situation critique s'ajoute aux départs de figures clés de l'entreprise et à des controverses récentes, ajoutant à la pression sur OpenAI et questionnant la sincérité d'Altman dans sa gestion des crises.
Early
Selon une étude récente, si vous êtes un utilisateur occasionnel d’outils d’IA générative, vous êtes en avance sur la majorité de la population.
AGI en vue ?
La startup IA de Elon Musk, xAI, développe un superordinateur massif, appelé "Gigafactory of Compute", équipé de 100 000 semi-conducteurs spécialisés pour améliorer son IA conversationnelle Grok. Ce projet vise à surpasser les capacités cognitives humaines d'ici fin 2025, posant des questions sur le rôle futur de l'humain à une époque dominée par des capacités IA supérieures. Pour réaliser cela, xAI collabore avec Oracle et a levé des fonds significatifs pour assembler les composants nécessaires.
i-Robot
La société Robot Era a dévoilé Xand, un robot humanoïde doté d'intelligence artificielle, capable de simuler des mouvements humains grâce à ses 12 degrés de liberté actifs. Equipé de capteurs tactiles, Xand perçoit son environnement et s'appuie sur une technologie entièrement développée en interne.
Don’t worry, be happy
Si les vidéos de robots te donnent des sueurs froides, pense à suivre Yann LeCun sur Linkedin. Il a encore déclaré récemment que l'intelligence artificielle n'est pas un phénomène naturel qui émerge de manière autonome et devient dangereuse. C'est nous qui la concevons et la construisons. Il compare la fiabilité de l'IA à celle des turbojets, qui, malgré des scénarios potentiellement désastreux, ont été rendus extrêmement fiables avant leur utilisation généralisée.
La question essentielle est de savoir s'il existe une conception d'IA à la fois sûre, contrôlable et capable de surpasser l'intelligence humaine. Si oui, alors tout ira bien. Si non, elle ne sera pas construite. Actuellement, il n'existe aucun signe d'un système d'IA de niveau humain, il est donc prématuré de s'inquiéter ou de réguler l'IA pour éviter un "risque existentiel".
Alors, on fait tourner la tisane ou on s’inquiète quand même ?
Leonardo v2
Leonardo AI lance Image Gen V2, une nouvelle interface simplifiée avec des paramètres plus intuitifs et des options améliorées de guidage d'image, et rend Character Reference accessible à tous les utilisateurs.
Des brosses pour animer
Pixverse lance Magic Brush, un outil d'animation similaire au multiple motion brush de Runway Gen-2. Cette fonctionnalité permet aux utilisateurs de peindre des éléments qui s'animent dans la direction choisie, offrant une flexibilité et un contrôle accrus dans la création de vidéos IA.
La version 3.5 de Suno est désormais disponible en accès anticipé pour les membres Pro et Premier. Cette mise à jour augmente la durée maximale des clips à 4 minutes pour permettre la génération d'une chanson entière en une seule fois. Elle améliore également la structure des chansons et le flux vocal. De plus, elle introduit des extensions de chanson de 2 minutes maximum. Les membres peuvent choisir entre les versions 3.5, 3 et 2 pour leurs créations et télécharger des audios au format .wav. Si Suno est toujours aussi fun et rapide à utiliser, je remarque que le respect des genres musicaux n’est pas son fort. Il a tendance à tout tirer vers la pop, contrairement à Udio. Espérions que la v4 corrigera le tir.
Canva continue avec l’IA
Canva a récemment enrichi sa plateforme créative de nouvelles fonctionnalités IA, incluant la capacité de transformer du texte en graphiques via un outil nommé 'Magic Media'. Le 'Magic Switch' permet de transformer rapidement des présentations en sites web, tandis que 'Magic Write' aide à rédiger des textes adaptés au style de l’utilisateur. Les nouveautés en montage vidéo incluent des outils comme 'Highlights' pour le découpage rapide et 'Enhance Voice' pour améliorer la qualité audio.
Très intéressant de constater à quel point Canva semble parfaitement prendre le virage de l’IA générative.
George Lucas, le créateur de Star Wars, considère l'utilisation de l'intelligence artificielle (IA) dans le cinéma comme inévitable, la comparant à l'arrivée de la voiture après le cheval. Bien que l'IA soit un sujet controversé, notamment dans le contexte des grèves des scénaristes et des acteurs, Lucas estime qu'elle est là pour rester. Certains professionnels de l'industrie partagent son point de vue et cherchent des moyens éthiques de travailler avec l'IA, tandis que d'autres, comme les artistes VFX, s'inquiètent de son impact potentiel sur leur travail.
Quizz au meetup de comptoir IA
Mercredi dernier, j’ai eu le plaisir de co-animer un quizz visuel IA, au dernier meetup de Comptoir IA dans les locaux de l’agence Publicis.
Avec Charlotte Cohen de Braand Studios, nous avions concocté des images et des questions classées par ordre de difficulté.
Nous pensions le niveau relevé.
Le public très avisé du meetup nous a surpris par son expertise à en juger par l’impressionnant taux de bonnes réponses découvertes en direct via l’application Mentimentor, qui fonctionne comme Kahoot (quizz interactif en live via smartphones).
Saurez vous retrouver les bonnes réponses parmi ces quelques exemples ?
Alors ? Facile ou difficile ?
La soirée s’est poursuivie avec l’actualité de l’IA résumée par Nicolas Guyon, une présentation spectaculaire d’Etienne Genvrin venu présenter BUD, son professeur virtuel de langue étrangères. Basé sur le modèle open source LLama et utilisant une architecture Groq, le temps de latence des réponses de BUD est spectaculaire, de l’ordre de 800ms, regardez :
Olivier Reynaud, CEO de AIVE, a présenté les derniers updates de sa solution destinée aux grandes entreprises et sociétés de production.
Anais Monlong est venue nous parler du marché des VC dans le domaine de l’IA.
L’artiste IA “ifonly” (Vincent Smadja) a présenté ses superbes créations visuelles qui détournent des monuments célèbres et qui lui valent d’être connu dans le monde entier.
Stan Girard est venu nous parler de RAG et sa solution open source Quivr.
Thomas Corbel de Prodigious a parlé des usages de l’IA dans le son : clonage vocal, librairie de voix, musique générée par l’IA avec les questions de droits et d’éthique associées.
Theo Champion a présenté klap.app, quii permet de décliner une vidéo en shorts viraux pour toutes les plateformes.
Et pour finir, le Le Club des Bernards a mis l’ambiance avec des créations vidéo-musicales pour lancer l’apéro.
J’apprécie toujours autant ces meetups qui sont autant l’occasion de découvrir des projets innovants que de rencontrer IRL des contacts Linkedin ou revoir des camarades formateurs et créatifs IA.
Et toi, tu fais quoi avec l’IA ?
Bonjour Nicolas, bonjour Jérôme, pouvez-vous vous présenter ?
Bonjour Gilles, nous sommes les fondateurs de Galances, une société de conseil et de formation. Galances est reliée organiquement à deux autres structures : Intégraales Agora, qui existe depuis plus de 20 ans et dont l’ADN est centré sur l’innovation et DIGIKAP, une société de développement informatique créée en 2015.
En ce qui nous concerne plus spécifiquement, Nicolas est juriste de formation et est intervenu depuis plusieurs années dans le domaine de la tech et de la data. Jérôme est philosophe et psychologue. Il intervient depuis plus de trente ans en tant que conseil et formateur dans les entreprises et poursuit parallèlement une activité universitaire de recherche. Evidemment, nous sommes tous deux passionnés par l’univers de l’IA… Les systèmes experts, les réseaux de neurones, et désormais l’Intelligence artificielle générative pour laquelle nous avons créé un atelier de sensibilisation intitulé la fresque de l’IA.
Pouvez-vous nous parler de la Fresque de l'IA ?
Avec plaisir ! La Fresque de l’IA sert avant tout à sensibiliser les personnes travaillant dans les organisations (entreprises, association, public…) aux impacts économiques, sociaux, environnementaux et éthiques de l’IA générative. Elle a également pour objectif de déterminer avec précision les cas d’usage dont les organisations pourraient s’emparer pour renforcer l’acculturation à l’Intelligence Artificielle.
La démocratisation de l’accès à l’IA générative avec le coup marketing d’Open AI en novembre 2022, a fait l’effet d’un pavé dans la mare. Si ces technologies étaient bien connues des milieux spécialistes depuis des années, le grand public n’était guère informé. Nos clients nous ont demandé conseil sur la façon dont l’IA générative pouvait s’intégrer dans leur organisation. Quelles activités, quels métiers pourraient être impactés par l’Intelligence artificielle ? Et avec quels impacts sur les aspects économiques (productivité réelle, créativité, coûts, risques…) ou sociaux (emplois, bien-être au travail, management etc.) ? Par ailleurs : comment bien négocier ce changement ? Quels impacts éthiques, écologiques et cyber ? Est-ce un effet de mode ? Un changement complet de paradigme ?
Nous avons alors réfléchi à la création d'un format ludique d’apprentissage où l’ensemble de ces savoirs pouvaient être non pas seulement « enseignés » mais débattus et appropriés par le plus grand nombre. Ayant eu la chance d’avoir déjà réalisé la fresque du climat ou du numérique responsable, nous avons apprécié ce mode de fonctionnement, les ateliers, l’intelligence collective, la sensibilisation. Mais au-delà ces expériences, c’est à la fresque de Lascaux, aux origines de l’art occidental, que nous aimons nous référer. Non pas par coquetterie, mais tout simplement car nous avons la conviction qu’un nouvel âge advient dans les modèles de représentation humains. Ce n’est pas un fait purement technologique, mais également sociologique. Les fresques de Lascaux simulaient la nature, l’IA simule la création d’objets de pensée : le lien nous paraît revêtu d’un certain pouvoir d’évidence.
Concrètement, comment se déroulent les ateliers ?
Au préalable, nous évaluons la maturité des participants sur les sujets d’IA générative à travers un questionnaire. Cela permet également de cerner la culture de l’entreprise, et d’identifier les métiers en présence durant la Fresque.
La fresque, en tant que telle, dure environ 3 heures. Dans un premier temps, nous présentons les principes fondamentaux de l’IA et de l’IAG. L’objectif est de démythifier le sujet, de poser une base commune. Si l’on parle d’intelligence artificielle, c’est en relation avec l’intelligence « naturelle »… Mais de quoi parle-t-on vraiment ? Qu’est-ce que signifient ces termes : intelligence, conscience… Il n’y a pas de consensus de la communauté scientifique sur ces questions et cela doit être rappelé pour éviter toute projection fantasmée.
Une fois clarifiés ces points, nous présentons les derniers travaux en neurosciences sur la prise de décision des humains. Quelques expériences de pensée rapides permettent à chacun de percevoir intimement la différence entre une heuristique et un algorithme. Cette expérience permet dès lors d’expliquer à tous les participants le fonctionnement d’une intelligence artificielle générative. Ce n’est pas magique, c’est un mélange de données, d’algorithmes et de puissance de calcul. La présentation se fait sous forme d’échange et c’est aussi l’occasion de revenir sur les grandes tendances juridiques des 2 à 3 prochaines années (quels impacts sur nos données personnelles, sur le droit d’auteur, le droit à l’image. Quid des biais discriminatoire, de la désinformation ?)
Ce temps introductif est un temps de débat, d’échange interactif et en aucun cas un discours descendant. L’objectif est de promouvoir la curiosité, de motiver et de préparer chaque participant à l’atelier de la Fresque en tant que telle.
Ensuite, nous demandons à l’ensemble des participants de se répartir en sous groupe de 8 à 10 personnes et nous leur proposons de travailler avec trois jeux de cartes.
• Un premier jeu de cartes (d’environ 80 propositions) permet au groupe d’identifier et de prioriser 5 à 6 cas d’usages.
• Un deuxième jeu de cartes permet ensuite de sélectionner les conséquences, positives ou négatives, de la mise en œuvre des cas d’usage choisis précédemment.
• Enfin, un troisième jeu de cartes sert à formaliser les conditions de succès. Que doit-on faire pour obtenir les conséquences positives identifiées et contrôler les risques liés à la mise en œuvre des cas d’usage sélectionnés ?
La dernière étape de la Fresque est la restitution. Chaque groupe explique son cheminement de pensée, ses choix de cartes, les liens entre les cartes qui ont été documentés, etc. Un nouveau débat émerge amenant l'ensemble des participants à voter, in fine, pour le cas d’usage le plus important à ses yeux (selon des critères prédéterminés ensemble – le plus souvent sous la forme d’une matrice simple indiquant le degré de facilité de mise en œuvre en abscisse et l’impact ou la valeur ajoutée attendue en ordonnées).
De notre côté, nous récupérons les travaux de groupes et effectuons une synthèse présentée deux à trois semaines plus tard avec un premier plan d’actions à mettre en œuvre pour continuer l'intégration progressive de l’IA générative dans l’organisation.
Quels retours as-tu reçu des premiers participants ? Avez-vous des anecdotes à partager ?
Les retours ont été immédiatement très positifs. Nous avons été surpris de l’engouement que cela a provoqué : en moins de deux mois, nous avons eu plus de quarante demandes émanant d’organisations très diverses allant de plusieurs PME à quelques très grandes organisations. Les participants ont plébiscité le format débat et atelier. L’aspect très concret de la fresque a tout particulièrement été apprécié. En guise d’anecdote, nous nous souvenons plus particulièrement de quelques personnes, plutôt réfractaires à la chose au début de l’atelier et qui sont passé du doute radical à la sidération absolue. Chaque fresque nous permet de vivre des moments d’échanges très forts. Rien n’est occulté et la maturité des participants est souvent une excellente surprise.
Quels ont été les plus grands défis rencontrés lors du lancement du projet ?
La genèse de l’idée a eu lieu en 2022. Le plus grand défi était de trouver un moyen ludique qui n’occulte aucun des grands débats que génère l’IA générative. La construction du matériel de la fresque nous a pris pas mal de temps en conception initiale. Il a fallu gérer un nombre sans cesse croissant de demandes tout en organisant une communauté d’animateurs autour de la fresque. Bref, nous n’avons pas vraiment chômé…
Quels sont les plans pour l'expansion future du projet ?
A ce jour, la fresque est déployée non seulement en France (nous sommes désormais en mesure de relever des défis comme par exemple la réalisation d’une fresque pour plus de 250 personnes) mais également en Belgique, au Canada, en Allemagne ou au Brésil. L’expansion repose donc sur la qualité de notre communauté de « fresqueurs » et sur l’évolution permanente de notre matériel d’atelier. Par ailleurs, nous sommes organisés pour assurer le passage de la réflexion à l’action grâce à nos partenaires. Nous savons comment conduire les projets IA (accompagnement à la transformation) mais aussi assurer les développements techniques nécessaires au succès de l’IA dans l’écosystème des organisations. L’expansion est donc d’une double nature : culturelle et technique.
D'une manière générale, quel est votre rapport personnel aux outils d'IA générative et comment les utilisez-vous dans votre quotidien ?
Jérôme a consacré une bonne partie de sa vie universitaire à se pencher sur la problématique de l’identité. Cette dernière est liée (entre autres) à la conscience de soi et de son environnement et à sa mémoire. Lorsque nous pensons, ou bien lorsque nous produisons des « objets de pensée », certains de ces derniers sont issus d’heuristiques (ce qui se passe lorsque nous répondons de façon apparemment mécanique à la question « combien font 3 fois 2 ? ») d’autres prennent le chemin désormais de mieux en mieux connu des algorithmes (ce qui nous semble évident lorsque nous tentons de répondre à la question « décrivez moi, précisément et chronologiquement, votre dernier voyage »). Avec l’IA, nous pouvons préciser chaque jour davantage notre questionnement. Bref : il existe une manière de se servir de l’IA qui augmente notre liberté et notre sens critique. Malheureusement, il existe aussi d’autres façons qui conduisent à l’abandon de l’effort et à l’inféodation aux raisonnements algorithmiques. C’est un peu la mission de la fresque de l’IA que de mettre en lumière nos propres biais et comportements et leurs conséquences face à l’IA.
Notre usage quotidien de l’IA générative, outre certains conforts de type « synthèse de documents » ou « génération de pistes créatives pour certaines interventions », est de deux natures : rechercher chaque jour des incohérences (textuelles, données, assertions, raisonnement, argumentation) à des niveaux de granularité de plus en plus aigu (tester jusqu’au bout !) et faire sans cesse évoluer notre degré de connaissance du domaine grâce à des personnes comme toi ! Ta lettre nous est vraiment précieuse !!!
Merci messieurs pour ces mots et surtout merci d’avoir pris le temps de répondre à mes questions !
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